Le Marais poitevin et son bassin versant
À cheval sur les départements de la Vendée, les Deux-Sèvres et la Charente-Maritime, le Marais poitevin s’étend sur plus de 100 000 hectares. Situé à l’interface de la terre et de l’océan, le Marais poitevin est la deuxième plus grande zone humide de France après la Camargue.
Le secteur concerné par l’étude des aléas inondations est en grande partie marqué par le réseau hydrographique du Marais Poitevin, dont l’origine et le fonctionnement expliquent en partie les mécanismes d’inondation.
L’étude confiée à Artelia par la DDTM de la Vendée s’articule autour de trois cours d’eau principaux à savoir la Vendée (90 km) et l’Autise (70 km) tous deux affluents rive droite de la Sèvre Niortaise (210 km). Ces trois cours d’eau se rejoignent dans le marais poitevin, marqué par une histoire très riche et caractérisée par plus de 7 000 km de canaux évacuateur, canaux de contournement et plusieurs dizaines d’ouvrages. Ceci en fait une zone unique en France présentant des enjeux et des contraintes qui lui sont propres.
Bassin versant
L’étude du risque inondations dans le Sud-Est de la Vendée porte sur trois rivières.
La Sèvre Niortaise
La Sèvre Niortaise prend sa source sur la commune de Sepvret puis traverse la commune de Niort avant de rejoindre le marais Poitevin. Elle y présente une configuration particulière : un réseau dense de canaux, conches et fossés et une multitude d’ouvrages hydrauliques. Son cheminement l’entraine dans l’océan Atlantique au niveau de la baie de l’Aiguillon après avoir parcouru approximativement 200km. Son bassin versant global est d’environ 4250 km² et se caractérise par :
- Un lit très étroit, de 20 à 30m de largeur traversant une vallée extrêmement plate de 4 000m de largeur moyenne ;
- Un réseau hydrographique composé de 3 tronçons distincts :
- Un tronçon fluvial de sa source jusqu’à son entrée dans le marais Poitevin. Ce tronçon à un comportement hydraulique relativement classique.
- Un tronçon intermédiaire fluvio-maritime comprenant les marais et la confluence avec l’Autise et la Vendée. Ce tronçon représente un réseau hydrographique complexe constitué de canaux, de biefs et de digues. Le niveau de la Sèvre est ici réglé par de nombreux ouvrages (écluses, chaussées, pelles…).
- Un tronçon maritime à l’aval de Marans jusqu’à la baie de l’Aiguillon.
- Une pluviométrie océanique : en moyenne 800 mm/an à Niort, et pouvant atteindre 1000 mm/an sur les crêtes ;
- Des pentes moyennes relatives faibles ;
- Un réseau hydrographique conforté par l’apport d’importants affluents comme l’Autise, le Chambon, l’Egray, le Lambon, le Mignon ou encore la Vendée.
La Vendée
La Vendée prend sa source à la limite des communes de la Chapelle-aux-Lys (Vendée) et Saint Paul-en-Gâtine (Deux-Sèvres). Elle parcourt environ 70 kilomètres jusqu’à sa confluence avec la Sèvre Niortaise à L’Île-d’Elle. En chemin, elle traverse des terrains d’alluvions occupant tout le fond de la vallée. Le bassin de la Vendée est très accidenté et caractérisé par un sous-sol appartenant aux formations géologiques primaires.
La Vendée est alimentée par les eaux pluviales d’un bassin calcaire d’une largeur moyenne de 10 km situé en aval de Fontenay-le-Comte. Ce bassin est sillonné par des vallées d’érosion en aval desquelles on trouve les sources d’Auzay, du Langon, de Mouzeuil et de Nalliers.
La Vendée est caractérisée par un hydrodynamisme rapide : les crues arrivent avec une grande vitesse et les hauteurs d’eau s’élèvent rapidement (quelques heures).
La rivière Vendée est associée à un réseau hydraulique important qui permet l’alimentation des marais de Vendée. Deux canaux principaux permettent d’évacuer les eaux de la rivière vers la mer en cas de crue : le canal des Cinq Abbés et le canal des Hollandais.
L’Autise
L’Autise prend sa source près de Mazières-en-Gâtine. Son cours moyen traverse une zone calcaire perméable où se produisent de nombreuses infiltrations. Elle entre dans le marais à la Porte de l’Île. Entre Mauvais et la Porte de l’Île, elle se divise en deux branches :
- La Vieille Autise, cours naturel, d’abord préservée puis largement canalisée à partir de Courdault et nommée canal de la vieille Autise. Celui-ci passe à Saint Sigismond puis se jette dans la Sèvre Niortaise au lieu-dit L’Ouillette à La Barbée. Elle a une longueur de 9,7 km et une largeur de 4m au plafond et est formée de deux biefs séparés par l’écluse de la Terrée-St-Arnaud.
- La Jeune Autise, artificielle, traverse La Porte de l’Ile. Elle a une longueur de 8,9 km. À partir de Souil, elle est canalisée et se nomme le canal de la jeune Autise, qui contourne Maillezais. Ce dernier se jette dans la Sèvre Niortaise près du vieux port de Maillé.
Le bassin versant global de l’Autise est de 250 km². Il devient étroit et plat à partir de Maillezais où il est limité par les digues des marais desséchés de la Bourse de Chay et du Bois-Dieu.
La Vieille Autise ainsi que le canal de Courdault permettent de drainer la région située au Sud Est de « Mauvais ». Une multitude d’ouvrages de régulation de niveau ont été mis en place sur la Jeune et Vieille Autise, afin de maintenir une cote cible en période d’étiage. Dans les marais mouillés, le réseau hydraulique est très ramifié, comme c’est le cas pour la Sèvre Niortaise.
En période normale, les eaux transitent uniquement par la Jeune Autise. En période de crue, le déversoir de Mauvais situé en amont du Marais Poitevin permet de décharger une partie des eaux vers la Vieille Autise.
Le territoire d’études comprend une densité remarquable de canaux. 5 canaux principaux jouent un rôle majeur :
- Le Contrebot de Vix
- Le canal de Vix
- Le canal des Cinq Abbés
- Le canal des Hollandais
- Le canal de Luçon